EXPOSITION SUR BORIS MIKHAÏLOV : UNE CARRIERE CONSÉQUENTE

C’est à la MEP, dans le quartier du Marais, que l’exposition sur le célèbre photographe Boris Mikhaïlov se déroule. Une œuvre retraçant sa vie en nous plongeant dans le quotidien du photographe Ukrainien.

Quelle belle maison ! Les lieux d’exposition sont souvent des merveilles d’architecture. La maison européenne de la photographie ne déroge pas à la règle. Construite en 1706 et rénovée en 1914. Jacques Chirac fondera dans ce bâtiment la MEP. À l'initiative de l’idée : Henry Chapier, journaliste et critique de cinéma. Ensemble ils créeront ce projet dans le but de mettre en œuvre la politique de préservation du patrimoine photographique. C’est en 1996 que Jean-Luc Monterosso devient directeur de la maison. Pour laisser sa  place au célèbre conservateur Simon Baker en 2018.

L’aventure Mikhaïlov

               Luriki (1985). Première série de photo. L’exposition portant sur le photographe Boris Mikhaïlov fait une bonne entrée. Les premières photos portent sur des soldats de l’armée soviétique, un aperçu du quotidien du photographe à cette époque. Au fond de la salle, un projecteur. Un grand homme à la taille aussi fine que sa barbe suit avec peine ses deux filles l’emportant vers le mur illuminé. La suite d’image est accompagnée par un air que notre bon père de famille connait surement. The Dark Side of the Moon de Pink Floyd est la musique préféré de Mikhaïlov en cette fin de XXème siècle. Elle représente l’idée de liberté que le photographe se faisait de l’occident. Ces mêmes idées se retrouvent deux salles plus loin dans la série de photo « Tea, Coffee, Capuccino » (2000-2010) portant sur les photos d’une rue animée dans la ville de Kharkov. Série disposée en ligne droite sur le mur blanc de cette 3ème salle d’exposition. L’auteur nous explique qu’avant la dissolution de l’URSS, il n’avait jamais gouté à un capuccino et qu’il voulait faire vivre cette découverte à travers cet album. L’exposition rend hommage à l’auteur en nous obligeant à avancer dans le couloir. C’est comme si l’on se baladait avec le photographe. Dans la quatrième et dernière salle, l’œuvre la plus conséquente de sa vie « Diary ». Un catalogue regroupant trente ans de carrière passant par ses débuts dans l’érotisme pour finir par ces œuvres les plus récentes comme le sublime « The theatre of war, second act, time out » (2013) sans oublier ses rater. Des photos qui ne lui plaisaient pas. Non pas qu’elles soient techniquement mauvaises. Car le techniquement mauvais, Boris Mikhaïlov en a fait sa marque de fabrique. Mais ces photos ne lui plaisaient pas et ayant horreur du gaspillage il les a ainsi répertoriées dans cet immense catalogue.

« Une aventure à explorer » 

               Pour résumer, une expérience vraiment très enrichissante et touchante. Madame Clotilde Morette, responsable de la programmation ainsi que Laurie Hurwitz, commissaire d’exposition, ont toutes les suent retranscrire au mieux l’esprit du photographe à travers une expo respectant et sublimant les thèmes présentés. Une aventure à explorer vivement conseillée.

 

Galerie du 7 septembre 2022 au 15 janvier 2023, à la maison européenne de la photographie.
5/7, rue de Fourcy, Paris 4ème arrondissement

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